Pourtant, au moment où naissait l'abbé Pierre (1912), l'abbé Platau sillonnait déjà les canaux du nord de la France pour prêter assistance aux mariniers et à leurs familles au travers de sa fondation : l'Oeuvre des Mariniers.
Toutes proportions gardées, les Mariniers avaient déjà leur abbé Pierre.
Le pourquoi de cet article...
Vivant sur un bateau avec lequel je navigue lorsque je peux, je me suis intéressé à mes voisins et colocataires des voies navigables : les Mariniers.
C'est une population discrète, décrite dans bien des livres mais assez peu représentée sur Internet en dehors de quelques sites et forums dédiés. Sans doute, le rythme de travail fait que ces travailleurs fluviaux n'ont sans doute pas le loisir de noircir des pages pour raconter leur vie et leur Histoire.
Je n'ai pas la prétention de le faire à leur place et de toutes façons, je n'en sais pas assez pour cela, je ne suis qu'un humble daterre :)
Mais en m'intéressant à eux, j'ai relevé quelques points peu développés sur Internet. En essayant d'en apprendre davantage, je me suis aperçu qu'il y avait peu d'informations facilement disponibles pour répondre à mes interrogations.
Curieux de nature, je me suis alors mis à chercher davantage et cet article est le résultat de mes recherches sur un de ces points.
Bien sûr, ces informations sont parcellaires, issues de journaux, de revues ou de bulletins religieux de l'époque, disponibles à la Bibliothèque Nationale de France ou dans les archives de différentes universités. Elles ont parfois été mal relevées, mal interprétées, voire déformées par les rédacteurs de l'époque et j'en tire peut-être maintenant des conclusions erronées. Aussi, si vous constatez des erreurs, ne criez pas haro sur l'auteur ! Faites-m'en part, je les corrigerai.
Enfin, pour en revenir au sujet du jour, il ne s'agit pas de faire l'éloge de l'église catholique ou de critiquer le système social et éducatif d'une époque, mais simplement de sortir de l'oubli un homme, Octave Platau, abbé de son état, qui a oeuvré avec ses moyens pour le monde fluvial.
En effet, sans vouloir remettre en cause l'action considérable de l'abbé Joseph Bellanger, initiateur et aumônier de l'Entraide Sociale Batelière (créée en 1935) et du bateau-chapelle "Je Sers", je constate que l'oeuvre de son prédécesseur, l'abbé Platau, semble ignorée. Oui, prédécesseur car l'abbé Platau oeuvre sur les canaux bien avant la première guerre mondiale !
C'est une population discrète, décrite dans bien des livres mais assez peu représentée sur Internet en dehors de quelques sites et forums dédiés. Sans doute, le rythme de travail fait que ces travailleurs fluviaux n'ont sans doute pas le loisir de noircir des pages pour raconter leur vie et leur Histoire.
Je n'ai pas la prétention de le faire à leur place et de toutes façons, je n'en sais pas assez pour cela, je ne suis qu'un humble daterre :)
Mais en m'intéressant à eux, j'ai relevé quelques points peu développés sur Internet. En essayant d'en apprendre davantage, je me suis aperçu qu'il y avait peu d'informations facilement disponibles pour répondre à mes interrogations.
Curieux de nature, je me suis alors mis à chercher davantage et cet article est le résultat de mes recherches sur un de ces points.
Bien sûr, ces informations sont parcellaires, issues de journaux, de revues ou de bulletins religieux de l'époque, disponibles à la Bibliothèque Nationale de France ou dans les archives de différentes universités. Elles ont parfois été mal relevées, mal interprétées, voire déformées par les rédacteurs de l'époque et j'en tire peut-être maintenant des conclusions erronées. Aussi, si vous constatez des erreurs, ne criez pas haro sur l'auteur ! Faites-m'en part, je les corrigerai.
Enfin, pour en revenir au sujet du jour, il ne s'agit pas de faire l'éloge de l'église catholique ou de critiquer le système social et éducatif d'une époque, mais simplement de sortir de l'oubli un homme, Octave Platau, abbé de son état, qui a oeuvré avec ses moyens pour le monde fluvial.
En effet, sans vouloir remettre en cause l'action considérable de l'abbé Joseph Bellanger, initiateur et aumônier de l'Entraide Sociale Batelière (créée en 1935) et du bateau-chapelle "Je Sers", je constate que l'oeuvre de son prédécesseur, l'abbé Platau, semble ignorée. Oui, prédécesseur car l'abbé Platau oeuvre sur les canaux bien avant la première guerre mondiale !
Abbé Platau, qui êtes vous donc ?
L'abbé Platau est né au XIXe siècle. Son père était instituteur dans le Nord, près du canal de la Sensée. La proximité avec ce canal sera sans doute un élément essentiel car dans sa classe, l'enfant qui sera prêtre côtoie des enfants qui ne sont là que quelques jours : des fils de mariniers. Les mariniers, de par leur métier nomade, ne peuvent envoyer leurs enfants à l'école régulièrement. C'est sans doute là que naquit sa volonté d'aider les enfants et leurs parents.
Au cours de longs et lents voyages depuis bien avant la première guerre mondiale, en France et en Belgique, l'abbé Platau accompagne les mariniers avec son bateau ou s'amarre dans les bassins de stationnement des chalands. Il est à la fois l'instituteur qui leur apprend l'alphabet et les chiffres, le prêtre qui leur apprend les prières, les baptise et les marie. Il est aussi leur avocat-conseil et leur écrivain public pour qu'ils soient moins coupés d'un monde qui ne font que regarder de leurs péniches le long des canaux.
Il avait rêvé de fonder pour chaque département traversé par des canaux (il y en avait 25 à l'époque) un bateau-chapelle.
Il a été fait camérier d'honneur par le Pape ! Un des Monsignori en habits violets et en coiffe à pompon bleu. En effet, comme il allait de canaux en canaux, les évêques n'avaient pas le pouvoir de se repasser ce prêtre. Il lui a fallu passer six mois à Rome pour obtenir une autorisation spéciale du Pape.
Les premières mentions d'un abbé Platau dans les archives de la Bibliothèque Nationale de France apparaissent dans une revue bibliographique universelle de 1876, dans un passage dédié à l'Anjou mais cela me semble être un homonyme... à cette date, notre abbé, né en 1861, n'avait que 15 ans, un peu jeune pour un prêtre :)
A propos, les seules précisions concernant son état civil apparaissent sur un site de généalogie de l'Aisne. L'auteur, Jean-Luc Dumoulin, écrit que notre prêtre, Octave Platau, est né le 12 novembre 1861 à Ornaing (59). Il était bien connu dans le Nord pour avoir fondé en 1909 l'Oeuvre des Mariniers et son bateau, le Saint Pierre, faisait souvent partie des convois de péniches. En parcourant les fleuves et les canaux de France et de Belgique, il stationnait parfois dans les bassins refuges comme celui de Vendhuile (02).
Mgr Platau a partagé la vie et l'existence de toute une catégorie sociale, ressemblant le plus possible à celle-ci. Il en fut récompensé par une distinction vaticane.
Mgr Platau a partagé la vie et l'existence de toute une catégorie sociale, ressemblant le plus possible à celle-ci. Il en fut récompensé par une distinction vaticane.
Jean-Luc Dumoulin nous précise que Mgr Platau était également auteur : il a écrit un livre sur Isabelle Romée, la mère de Jeanne d'Arc et un itinéraire de la libératrice en France en 5 fascicules.
Agé de 72 ans, Mgr Platau prend sa retraite et se retire à Beaurevoir, ville de l'Aisne, où se trouvaient les vestiges d'une forteresse. Jeanne d'Arc y avait été retenue prisonnière. L'abbé entreprit des fouilles mais le site avait été divisé à la suite d'un partage et la partie sud dont il avait la jouissance ne contenait qu'un ravelin (un mur destiné à protéger les angles d'un fortin).
Quatre années plus tard, le 25 août 1937, Mgr Platau s'éteint à Beaurevoir. Il sera enterré dans le cimetière de la ville le 28 août. Sa tombe se située à droite, au bout de l'allée centrale.
Mais là, on commence par la fin !
Oui, car la première chose à faire est de savoir avec certitudes comme s'orthographie le nom de notre abbé.
Internet est une mine d'or en matière d'informations, hélas il peut y avoir des erreurs qui se répètent car reprises d'un site à l'autre sans vérification.
Ainsi, j'ai trouvé pas moins de trois orthographes au nom de notre abbé : Plateau, Platau et Platan !
Le mieux est de consulter son état civil !
Un petit tour sur le site des archives du Nord (là !) nous permet de consulter les tables décennales de la ville où il est né, nous pourrons ainsi trouver la naissance de notre abbé.
Bon, ça commence bien ! Ornaing n'existe pas dans le département du Nord... Il y a bien une ville dénommée Onnaing dans le Nord mais les tables décennales ne comportaient aucune trace de notre abbé.
Il y a aussi Hornaing dans le même département et là, à la page 16/19 des tables décennales, j'ai effectivement trouvé un Octave PLATEAU, fils de Louis Désiré, né le 12 novembre 1861. Bingo !
En cette année, il n'y avait que 1 180 habitants à Hornaing, petite ville située dans le parc naturel Scarpe-Escaut.
Cette mention dans les tables décennales m'a permis de retrouver son acte de naissance qui figure également dans le site des archives du Nord :
Cet acte de naissance nous apprend donc qu'Octave Marie Philippe PLATAU est bien né le 12 novembre 1861, à 10h, à Hornaing, il est le fils de Louis Désiré Joseph PLATAU, âgé de 25 ans, instituteur communal et de Hortense Octavie POTIER, âgé de 30 ans, ménagère, tous les deux domiciliés dans la commune.
A la lumière de son acte de naissance, le nom de notre abbé semble donc être PlatAU ! Notons que son père, instituteur et donc lettré, signe son nom de la même façon sur cet acte, on peut donc en conclure qu'il s'agit là de la bonne orthographe.
Nous voici donc avec l'abbé Octave PLATAU, né le 12 novembre 1861 à Hornaing (59). Je ne pourrais pas vous montrer son acte de décès: les archives en ligne de Beaurevoir en Picardie s'arrêtent en 1909.
Pour en revenir à la chronologie de son histoire, je trouve la première trace de notre abbé Platau dans une thèse de Philippe Picoche, archivée sur le site de l'université de Lyon.
Datant de 2000, cette thèse avait pour thème l'évolution d'une entreprise de verrerie vosgienne. L'abbé Platau y apparait dans le bulletin de l'association de placement familial, oeuvre créée par l'abbé Joseph Santol. En 1903, l'abbé Platau a 42 ans. Il est décrit comme l'auxiliaire de J. Santol. Il visite des établissements de verrerie dans le Nord (Trélon, Glageon et Sars-Poteries) et l'Aube (Bayel) pour vérifier comment sont traités les enfants que l'oeuvre a placé. Un autre passage mentionne ses voyages dans le Morbihan, à St Brieuc, Brest et Quimper, voyages qui auraient pour but de rencontrer des personnes, comme Mr Laguerre à Lorient, qui lui recommandent des enfants pauvres à placer par l'oeuvre de l'abbé Santol.
On peut donc en déduire qu'avant de fonder l'Oeuvre des Mariniers, notre abbé s'occupait déjà d'enfants, principalement dans le nord de la France.
Ah! oui, au fait ! Les documents cités sont regroupés à la fin de cet article, dans l'ordre chronologique.
Notre abbé apparait ensuite dans une petite annonce datant du 4 octobre 1905 : il était à la recherche d'une bonne âme, une dame aisée ou une demoiselle, ayant le brevet pour s'occuper d'une oeuvre de petits mariniers. Il était alors domicilié à Saintry, autrefois Seine et Oise, maintenant dans l'Essonne.
En juillet 1909, c'est également une petite annonce qui nous montre que notre abbé est maintenant à Alfortville (94): il publie une annonce pour trouver un emploi de secrétaire à un jeune homme de 27 ans ayant des talents de dessinateur.
En novembre de la même année, c'est dans un bulletin religieux qu'il apparait : celui du diocèse de Lyon. L'article rappelle que son père était instituteur dans le Nord et qu'il vécu sur les bords de la Sensée. Sa pitié s'éveilla là au contact de l'ignorance des fils de mariniers. Sous sa direction naquit l'Oeuvre des Petits Mariniers à Saint Quentin, dix ans auparavant, vers 1899 donc. Cette oeuvre installa sur les berges des canaux quelques patronages, des écoles de fortune qui instruisent les enfants des mariniers lors de leurs arrêts. L'abbé Platau a placé son établissement principal dans l'Essonne mais il ambitionne de disposer d'un établissement central à Paris même.
1909, c'est aussi une année particulière pour notre abbé : le 18 novembre se tenait la séance publique annuelle de l'académie française. C'est le jour où les immortels lui attribuent le prix Montyon, il a alors 48 ans.
Il est à l'initiative de Jean-Baptiste de Montyon, un baron, philanthrope et économiste (1733-1820), qui créa trois prix à son nom : l'un récompensant des personnes méritantes sous le thème de la vertu, le second l'ouvrage littéraire le plus utile aux moeurs et le troisième est un prix scientifique.
L'académie française accorde les deux premiers prix, le troisième dépendant de l'académie des sciences.
Donc le 18 novembre 1909, l'académie française se réunit et attribue le prix de la vertu à l'abbé Platau, fondateur de l'Oeuvre des Petits Mariniers, à Alfortville. Elle lui accorde ainsi 2 000 francs qui lui seront utiles pour financer son établissement parisien.
Sur Ebay.fr, site de ventes aux enchères en ligne, figure une photo découpée dans une revue de 1909, sans autre précision :
On y voit l'abbé Platau au milieu de ses mariniers, deux bateaux sont à couple. Celui de droite porte la devise "Ajax".
Le vendeur précise qu'il s'agit du quai de la Rapée mais le panorama me laisse quelques doutes sur le sujet.
En 1910 et 1911, des articles nous montrent que notre abbé continue de faire connaitre son Oeuvre des Mariniers qui a pour objet de rendre service par une action sociale bienfaisante, religieuse et permanente à cette population flottante des canaux qui dépassait cent mille âmes.
Le 3 mars 1911, un long article dans l'Express du Midi évoque l'action de notre abbé dans un contexte particulier: les terribles inondations de janvier 1910 ont eu un impact désastreux sur les mariniers, les obligeant à un chômage de plusieurs mois. 15 000 mariniers sans travail, plus de 3 000 bateaux sont immobilisés à Paris et en banlieue. C'est dans cette situation économique dramatique que l'abbé Platau a pris l'initiative d'intéresser la presse puis le grand public aux malheurs des mariniers.
En quelques jours, de nombreux souscripteurs affluèrent et les bienfaiteurs permirent d'alléger la situation des mariniers pendant cette longue période de chômage. L'article rédigé par Henry Cros présente l'Oeuvre des Mariniers et son comité général, qui a à sa tête Mlle d'Héricault, par ailleurs présidente de la Ligue des Femmes Françaises, réunit les noms les plus aimés du monde de la charité. Des projets de lois ont bien été déposés au parlement pour remédier à la précarité des mariniers, notamment sur le plan scolaire, mais beaucoup de projets sommeillent et seul, avec des ressources insignifiantes, notre abbé a décidé d'agir.
L'oeuvre des Petits Mariniers naquit, il y a 10 ans (donc vers 1900), à Saint Quentin. Elle installe sur les bords des canaux et rivières quelques patronages, des écoles de fortune. L'établissement principal se situe à Essonnes et grâce aux 2 000 francs du prix Montyon, le rêve de l'abbé d'installer un bureau à Paris devient une réalité.
Ainsi encouragé, l'abbé songea à étendre son oeuvre en tentant de rallier ses confrères gérant des paroisses marinières par une circulaire, en les exhortant à créer des annexes de l'Oeuvre des mariniers.
L'article précise que l'idéal poursuivit par l'abbé Platau n'est pas loin d'être atteint. L'Oeuvre a reçu la bénédiction du Pape Pie X. Approuvée par l'archevêque de Cambrai et couronnée par l'Académie française, elle donne des résultats inespérés.
En avril 1911, nous retrouvons l'abbé Platau à une conférence à Etrun (Nord) où il assiste la conférencière, Mlle d'Héricault, qui conseille les mariniers dans leur vie religieuse et matérielle.
En avril 1912, l'abbé et sa péniche l'Etoile du Matin se trouvent à Denain (59) où deux réunions ont été organisées avec l'aide de M. Delcambre, vice-doyen et curé du Sacré Coeur, et Mlle d'Héricault. Notre abbé y aborde le but et les avantages de l'Oeuvre et en fait l'historique depuis sa fondation, agrémenté d'anecdotes récoltées au cours de sa croisière fluviale. Une petite pièce intitulée "Jeunes Vaillantes" exaltant Jeanne d'Arc fut gracieusement jouée par des fillettes.
Pour conclure, le vice-doyen annonçait qu'il mettait à disposition des mariniers le secrétariat du peuple, les écoles libres et le dévouement des soeurs et des dames catéchistes.
Après Haulchin (59) où l'Etoile du Matin a accueilli une population nombreuse, elle s'est amarrée ensuite au pont Jacob à Valenciennes (59) où elle a été envahie de nouveau par la foule dès son arrivée.
En juillet 1912, on retrouve notre abbé dans un article de La Croix consacré à la cloche de l'Oeuvre des Mariniers. Cette dernière, vestige des Tuileries, pesant 54 kg et portant les armoiries de Napoléon III, sonne à bord de la péniche qui, dirigée par l'abbé, sillonne les canaux pour catéchiser les jeunes mariniers. Il est précisé que l'abbé fera parvenir une photo de la cloche à tous ceux qui lui enverront une offrande à Sauchy-Cauchy par Marquion (62).
Une carte postale ancienne, trouvée sur un site allemand, nous montre l'abbé posant sur le toit de l'Etoile du Matin, prés de cette cloche. Il n'y a aucune date et l'oblitération n'est pas lisible. La légende précise qu'elle a été offerte par la ville d'Houplines (59) :
Sur cette autre carte postale qui a été vendue sur le site Delcampe, nous apercevons également cette cloche qui n'est pas encore protégée :
Il n'y a pas de date sur cette carte, le vendeur l'avait classée dans la rubrique "Pas de Calais".
En octobre de la même année, le journal de Roubaix nous annonce la présence de l'abbé et de sa péniche l'Etoile du Matin à Tourcoing (59) : Le bateau-chapelle est amarré au quai du canal, prés du pont du Blanc-Seau.
L'abbé, lui, est décrit comme ayant "l'air simple et sympathique de ces vénérables ecclésiastiques qui ne vivent que pour autrui". Le journaliste présente l'Oeuvre des Petits Mariniers qui naquit, il a une dizaine d'années, à Saint Quentin et son directeur. Arrivé depuis quelques jours à Tourcoing, l'abbé espère pouvoir y installer un poste et organiser, à l'aide de jeunes filles et de dames dévouées, des cours et des leçons de catéchisme. Il souhaite aussi créer un bureau de renseignements gratuits pour que les mariniers puissent trouver tout ce qui les intéresse dans leur vie économique, un endroit où on les aiderait à sortir des difficultés contentieuses qu'ils peuvent connaitre.
Au gré de ses voyages, l'abbé Platau aurait déjà touché quelques 3 000 bateaux.
Le 4 mai 1913, le Journal de Tourcoing nous apprend que l'abbé est à l'Exposition de Gand, en Belgique. Sa péniche est amarrée sur l'Escaut, pavoisée aux couleurs françaises et belges.
Une réunion a eu lieu à bord. Elle comptait l'association des Etudiants catholiques flammands "Le Lys et l'Escaut" et les étudiants de la faculté de droit à qui l'abbé Platau, directeur de l'Oeuvre interdiocésaine des Mariniers, explique le caractère de son Oeuvre au triple point de vue religieux, scolaire et social. Il insiste sur l'importance des secrétariats sociaux où les questions de droit et de contentieux fluvial ouvrent aux jeunes gens un vaste horizon. Pour clore la réunion, l'abbé a lu une lettre de sa Majesté, roi des Belges, qui exprime sa haute estime pour l'Oeuvre et formule des voeux de succès. Les étudiants décident de créer un grand mouvement en faveur de la batellerie dans toute la Belgique et prennent rendez-vous pour une autre réunion à bord de l'Etoile du Matin.
Une annotation rappelle que l'Oeuvre interdiocésaine des Mariniers est à "Souchy-Couchy, par Marquion" (Pas-de-Calais).
En 1914, une revue politique et parlementaire relève les noms de trois hommes qui se sont dévoués aux petits bateliers. Ces bienfaiteurs les ont réunis pour les évangéliser et leurs donner les premières notions d'enseignement. Il y avait l'abbé Sabourin à Douai, l'abbé Marquant à Dunkerque et l'abbé Platau à Essonnes puis à Paris...
Toujours en 1914, l'abbé Platau et son bateau sont dans le nord de la France. L'Etoile du Matin qui sert d'église flottante pour les villes ravagées dans le nord de la France, est détruite par des obus allemands. Un second bateau est acheté et rebaptisé de la devise du premier mais je ne développe pas davantage ce point qui le sera dans un prochain article consacré à l'Etoile du Matin.
En janvier 1915, un article repris dans plusieurs journaux cite le nom de l'abbé lors d'une manifestation de l'association de la fraternité franco-belge rassemblant 6 000 personnes en l'honneur du général Leman, héros de la bataille de Liège l'année précédente. L'abbé Platau est alors présenté comme "l'aumônier des mariniers belges".
En août de cette même année, le Petit Parisien évoque une autre oeuvre de notre abbé, lauréat de l'Académie française : "le Pain de nos prisonniers". Il s'agit d'une oeuvre qui envoie du pain de France aux habitants des camps de captivité.
Toujours en août 1915, Le Mois littéraire et pittoresque reprend les observations que Jacques Valdour a noté alors qu'il effectuait deux semaines et demie de voyage sur les canaux du centre avec des mariniers. Il évoque une situation lamentable au point de vue matériel et religieux. Il constate que rien n'est fait par les pouvoirs publiques pour améliorer la situation de ces pauvres malheureux qui ne sont pas électeurs. Il rappelle qu'en 1896, l'abbé Passenaud, curé de l'Île Saint Denis, fondait l'oeuvre préparatoire à la première communion des petits mariniers. Depuis, l'abbé Plateau l'a complétée par une chapelle volante qui parcourt les centres mariniers.
En février 1916, le bulletin de l'office d'informations des oeuvres de secours aux prisonniers de guerre cite l'Oeuvre du Pain de nos prisonniers dont le directeur est l'abbé Plateau, sis 58 quai des Orfèvres à Paris. L'article rappelle le prix des colis : 4 francs pour un colis de 3 kilos, 2 francs pour un demi colis.
En août de la même année, les journaux Le Gaulois et l'Echo d'Alger citent une autre oeuvre où l'abbé Plateau apparait comme directeur : la ligue de protection du prisonnier de guerre, sise 56 quai des Orfèvres à Paris. Dans cet article, qui annonce que les lettres des marraines aux prisonniers ont été supprimées, l'abbé Plateau déclare qu'il inscrira volontiers, mais brièvement, dans sa correspondance avec les camps, les communications que les bienfaitrices voudraient faire parvenir à leurs protégés. Il rappelle par ailleurs que l'interdiction de correspondance entre marraines et prisonniers ne s'étend pas aux envois de colis.
En novembre 1917, on retrouve une mention de notre abbé et de sa péniche "l'Etoile du Matin" dans le bulletin religieux de l'archidiocèse de Rouen (76). Elle est alors amarrée au quai de l'Ile Lacroix, à Rouen. Lors d'une visite du cardinal et d'un secrétaire général représentant le préfet, l'abbé leur explique le fonctionnement de son Oeuvre des Mariniers. Le cardinal souligne qu'en véritable apôtre, l'abbé fait oeuvre patriotique autant que chrétienne. Il a salué l'intéressé et son équipe, notamment M. de Seguin.
1918... Un article trouvé là encore dans un bulletin religieux breton m'a posé quelques problèmes. Il s'agit d'un article concernant des citations militaires de l'abbé Plateau, prêtre qui aurait servi en première ligne lors des combats de la première guerre mondiale en tant qu'infirmier et aumônier au 412ème d'infanterie. Des problèmes ? et oui, comment notre prêtre peut-il être à plusieurs endroits à la fois ? en fait, c'est un homonyme. Il s'agit d'un Henri Plateau, originaire de Saint Servan (35) alors que notre abbé est Octave Platau. Comme souvent le prénom du prêtre n'est pas précisé, cela peut induire en erreur et nous rencontrerons d'autres fois Henri car il est cité de temps à autre dans la presse.
En 1919, c'est avec beaucoup de chance que je mets la main sur des photographies de notre abbé car elles sont référencées au nom de "l'abbé Platan" ! Elles ont été prises par un photographe de l'agence Meurisse et illustreront des articles de journaux de l'époque :
A cette date, la légende précise que l'Etoile du Matin est amarrée prés du Pont des Saints Pères.
Le 21 juin 1919, c'est l'agence Roll qui prend un cliché de l'abbé dans sa péniche :
La légende de cette photo précise qu'il s'agit d'une école de réfugiés sur une péniche. L'abbé et l'Etoile du Matin ne sont pas nommés mais ils sont parfaitement reconnaissables tous les deux.
La légende de la photo précise que la péniche est amarrée pont des Saint Pères, port du Louvre.
Toujours en 1919, le 19 août, le bulletin municipal officiel de la ville de Paris évoque, sur proposition du préfet de la Seine, le remboursement des droits de navigation de l'abbé Plateau. Les frais s'élevaient à 76 francs pour "la navigation de familles des régions libérées" sur les canaux de St Denis et de St Martin à bord du bateau "Sidi Brahim" !!! Notre abbé est cité comme directeur de l'Oeuvre des Mariniers, située 46 quai des Orfèvres.
Mes recherches à propos du "Sidi Brahim" n'ont rien donné, je n'ai pas réussi à trouver d'information au sujet de ce bateau.
Le 4 novembre 1919, l'abbé fait l'objet d'un article dans le journal La Croix intitulé "Une église sur l'eau". On y apprend que l'évêque de Soissons lui a confié l'administration des paroisses de Tergnier, Fargniers, Vouël, Quessy, Liez et Mennessis, villes complètement dévastées et qui n'avaient plus d'églises. L'abbé a eu l'idée ingénieuse d'amener et d'utiliser au milieu des ruines sa chapelle nautique déjà approuvée par le Saint-Père pour le service de la batellerie. Un autel portatif a été remis à l'abbé par l'oeuvre de Notre Dame du Salut. Enfin, il est précisé que le bateau-chapelle est au Pont-de-Quessy à Tergnier.
En 1920, les archives du Vatican (là) nous montrent que l'abbé Platau est à Rome ! Dans les registres du Saint Siège Apostolique, une décision du 1er mai 1920 nous apprend que Ottavio Platau, du diocèse de Cambrai, est fait camérier d'honneur en habit violet par Sua Santità (sa Sainteté) Benoit XV !
Cette distinction lui permettra de se déplacer sur les canaux français, à travers les différents diocèses, afin de poursuivre son oeuvre.
En 1921, l'agence Meurisse publie de nouveau quelques clichés de l'abbé à bord de l'Etoile du Matin. Cette fois, elles sont référencées sous le nom de "Monseigneur O. Platan" !
Agé de 72 ans, Mgr Platau prend sa retraite et se retire à Beaurevoir, ville de l'Aisne, où se trouvaient les vestiges d'une forteresse. Jeanne d'Arc y avait été retenue prisonnière. L'abbé entreprit des fouilles mais le site avait été divisé à la suite d'un partage et la partie sud dont il avait la jouissance ne contenait qu'un ravelin (un mur destiné à protéger les angles d'un fortin).
Quatre années plus tard, le 25 août 1937, Mgr Platau s'éteint à Beaurevoir. Il sera enterré dans le cimetière de la ville le 28 août. Sa tombe se située à droite, au bout de l'allée centrale.
Mais là, on commence par la fin !
Oui, car la première chose à faire est de savoir avec certitudes comme s'orthographie le nom de notre abbé.
Alors, Platau ou Plateau ?
Internet est une mine d'or en matière d'informations, hélas il peut y avoir des erreurs qui se répètent car reprises d'un site à l'autre sans vérification.
Ainsi, j'ai trouvé pas moins de trois orthographes au nom de notre abbé : Plateau, Platau et Platan !
Le mieux est de consulter son état civil !
Un petit tour sur le site des archives du Nord (là !) nous permet de consulter les tables décennales de la ville où il est né, nous pourrons ainsi trouver la naissance de notre abbé.
Bon, ça commence bien ! Ornaing n'existe pas dans le département du Nord... Il y a bien une ville dénommée Onnaing dans le Nord mais les tables décennales ne comportaient aucune trace de notre abbé.
Il y a aussi Hornaing dans le même département et là, à la page 16/19 des tables décennales, j'ai effectivement trouvé un Octave PLATEAU, fils de Louis Désiré, né le 12 novembre 1861. Bingo !
(Extrait des tables décennales de Hornaing, année 1861) |
En cette année, il n'y avait que 1 180 habitants à Hornaing, petite ville située dans le parc naturel Scarpe-Escaut.
Cette mention dans les tables décennales m'a permis de retrouver son acte de naissance qui figure également dans le site des archives du Nord :
Cet acte de naissance nous apprend donc qu'Octave Marie Philippe PLATAU est bien né le 12 novembre 1861, à 10h, à Hornaing, il est le fils de Louis Désiré Joseph PLATAU, âgé de 25 ans, instituteur communal et de Hortense Octavie POTIER, âgé de 30 ans, ménagère, tous les deux domiciliés dans la commune.
A la lumière de son acte de naissance, le nom de notre abbé semble donc être PlatAU ! Notons que son père, instituteur et donc lettré, signe son nom de la même façon sur cet acte, on peut donc en conclure qu'il s'agit là de la bonne orthographe.
Nous voici donc avec l'abbé Octave PLATAU, né le 12 novembre 1861 à Hornaing (59). Je ne pourrais pas vous montrer son acte de décès: les archives en ligne de Beaurevoir en Picardie s'arrêtent en 1909.
La chronologie !
Pour en revenir à la chronologie de son histoire, je trouve la première trace de notre abbé Platau dans une thèse de Philippe Picoche, archivée sur le site de l'université de Lyon.
Datant de 2000, cette thèse avait pour thème l'évolution d'une entreprise de verrerie vosgienne. L'abbé Platau y apparait dans le bulletin de l'association de placement familial, oeuvre créée par l'abbé Joseph Santol. En 1903, l'abbé Platau a 42 ans. Il est décrit comme l'auxiliaire de J. Santol. Il visite des établissements de verrerie dans le Nord (Trélon, Glageon et Sars-Poteries) et l'Aube (Bayel) pour vérifier comment sont traités les enfants que l'oeuvre a placé. Un autre passage mentionne ses voyages dans le Morbihan, à St Brieuc, Brest et Quimper, voyages qui auraient pour but de rencontrer des personnes, comme Mr Laguerre à Lorient, qui lui recommandent des enfants pauvres à placer par l'oeuvre de l'abbé Santol.
On peut donc en déduire qu'avant de fonder l'Oeuvre des Mariniers, notre abbé s'occupait déjà d'enfants, principalement dans le nord de la France.
Ah! oui, au fait ! Les documents cités sont regroupés à la fin de cet article, dans l'ordre chronologique.
Notre abbé apparait ensuite dans une petite annonce datant du 4 octobre 1905 : il était à la recherche d'une bonne âme, une dame aisée ou une demoiselle, ayant le brevet pour s'occuper d'une oeuvre de petits mariniers. Il était alors domicilié à Saintry, autrefois Seine et Oise, maintenant dans l'Essonne.
En juillet 1909, c'est également une petite annonce qui nous montre que notre abbé est maintenant à Alfortville (94): il publie une annonce pour trouver un emploi de secrétaire à un jeune homme de 27 ans ayant des talents de dessinateur.
En novembre de la même année, c'est dans un bulletin religieux qu'il apparait : celui du diocèse de Lyon. L'article rappelle que son père était instituteur dans le Nord et qu'il vécu sur les bords de la Sensée. Sa pitié s'éveilla là au contact de l'ignorance des fils de mariniers. Sous sa direction naquit l'Oeuvre des Petits Mariniers à Saint Quentin, dix ans auparavant, vers 1899 donc. Cette oeuvre installa sur les berges des canaux quelques patronages, des écoles de fortune qui instruisent les enfants des mariniers lors de leurs arrêts. L'abbé Platau a placé son établissement principal dans l'Essonne mais il ambitionne de disposer d'un établissement central à Paris même.
L'Oeuvre des Mariniers dans l'Essonne Carte postale en vente sur Delcampe.fr Le recto porte une oblitération, à priori en 1909 |
1909, c'est aussi une année particulière pour notre abbé : le 18 novembre se tenait la séance publique annuelle de l'académie française. C'est le jour où les immortels lui attribuent le prix Montyon, il a alors 48 ans.
Le prix Montyon ?
Il est à l'initiative de Jean-Baptiste de Montyon, un baron, philanthrope et économiste (1733-1820), qui créa trois prix à son nom : l'un récompensant des personnes méritantes sous le thème de la vertu, le second l'ouvrage littéraire le plus utile aux moeurs et le troisième est un prix scientifique.
L'académie française accorde les deux premiers prix, le troisième dépendant de l'académie des sciences.
Donc le 18 novembre 1909, l'académie française se réunit et attribue le prix de la vertu à l'abbé Platau, fondateur de l'Oeuvre des Petits Mariniers, à Alfortville. Elle lui accorde ainsi 2 000 francs qui lui seront utiles pour financer son établissement parisien.
Sur Ebay.fr, site de ventes aux enchères en ligne, figure une photo découpée dans une revue de 1909, sans autre précision :
On y voit l'abbé Platau au milieu de ses mariniers, deux bateaux sont à couple. Celui de droite porte la devise "Ajax".
Le vendeur précise qu'il s'agit du quai de la Rapée mais le panorama me laisse quelques doutes sur le sujet.
En 1910 et 1911, des articles nous montrent que notre abbé continue de faire connaitre son Oeuvre des Mariniers qui a pour objet de rendre service par une action sociale bienfaisante, religieuse et permanente à cette population flottante des canaux qui dépassait cent mille âmes.
Le 3 mars 1911, un long article dans l'Express du Midi évoque l'action de notre abbé dans un contexte particulier: les terribles inondations de janvier 1910 ont eu un impact désastreux sur les mariniers, les obligeant à un chômage de plusieurs mois. 15 000 mariniers sans travail, plus de 3 000 bateaux sont immobilisés à Paris et en banlieue. C'est dans cette situation économique dramatique que l'abbé Platau a pris l'initiative d'intéresser la presse puis le grand public aux malheurs des mariniers.
En quelques jours, de nombreux souscripteurs affluèrent et les bienfaiteurs permirent d'alléger la situation des mariniers pendant cette longue période de chômage. L'article rédigé par Henry Cros présente l'Oeuvre des Mariniers et son comité général, qui a à sa tête Mlle d'Héricault, par ailleurs présidente de la Ligue des Femmes Françaises, réunit les noms les plus aimés du monde de la charité. Des projets de lois ont bien été déposés au parlement pour remédier à la précarité des mariniers, notamment sur le plan scolaire, mais beaucoup de projets sommeillent et seul, avec des ressources insignifiantes, notre abbé a décidé d'agir.
L'oeuvre des Petits Mariniers naquit, il y a 10 ans (donc vers 1900), à Saint Quentin. Elle installe sur les bords des canaux et rivières quelques patronages, des écoles de fortune. L'établissement principal se situe à Essonnes et grâce aux 2 000 francs du prix Montyon, le rêve de l'abbé d'installer un bureau à Paris devient une réalité.
Ainsi encouragé, l'abbé songea à étendre son oeuvre en tentant de rallier ses confrères gérant des paroisses marinières par une circulaire, en les exhortant à créer des annexes de l'Oeuvre des mariniers.
L'article précise que l'idéal poursuivit par l'abbé Platau n'est pas loin d'être atteint. L'Oeuvre a reçu la bénédiction du Pape Pie X. Approuvée par l'archevêque de Cambrai et couronnée par l'Académie française, elle donne des résultats inespérés.
En avril 1911, nous retrouvons l'abbé Platau à une conférence à Etrun (Nord) où il assiste la conférencière, Mlle d'Héricault, qui conseille les mariniers dans leur vie religieuse et matérielle.
En avril 1912, l'abbé et sa péniche l'Etoile du Matin se trouvent à Denain (59) où deux réunions ont été organisées avec l'aide de M. Delcambre, vice-doyen et curé du Sacré Coeur, et Mlle d'Héricault. Notre abbé y aborde le but et les avantages de l'Oeuvre et en fait l'historique depuis sa fondation, agrémenté d'anecdotes récoltées au cours de sa croisière fluviale. Une petite pièce intitulée "Jeunes Vaillantes" exaltant Jeanne d'Arc fut gracieusement jouée par des fillettes.
Pour conclure, le vice-doyen annonçait qu'il mettait à disposition des mariniers le secrétariat du peuple, les écoles libres et le dévouement des soeurs et des dames catéchistes.
Après Haulchin (59) où l'Etoile du Matin a accueilli une population nombreuse, elle s'est amarrée ensuite au pont Jacob à Valenciennes (59) où elle a été envahie de nouveau par la foule dès son arrivée.
En juillet 1912, on retrouve notre abbé dans un article de La Croix consacré à la cloche de l'Oeuvre des Mariniers. Cette dernière, vestige des Tuileries, pesant 54 kg et portant les armoiries de Napoléon III, sonne à bord de la péniche qui, dirigée par l'abbé, sillonne les canaux pour catéchiser les jeunes mariniers. Il est précisé que l'abbé fera parvenir une photo de la cloche à tous ceux qui lui enverront une offrande à Sauchy-Cauchy par Marquion (62).
Une carte postale ancienne, trouvée sur un site allemand, nous montre l'abbé posant sur le toit de l'Etoile du Matin, prés de cette cloche. Il n'y a aucune date et l'oblitération n'est pas lisible. La légende précise qu'elle a été offerte par la ville d'Houplines (59) :
(http://www.akpool.de) |
Sur cette autre carte postale qui a été vendue sur le site Delcampe, nous apercevons également cette cloche qui n'est pas encore protégée :
(http://www.delcampe.fr/) |
Il n'y a pas de date sur cette carte, le vendeur l'avait classée dans la rubrique "Pas de Calais".
En octobre de la même année, le journal de Roubaix nous annonce la présence de l'abbé et de sa péniche l'Etoile du Matin à Tourcoing (59) : Le bateau-chapelle est amarré au quai du canal, prés du pont du Blanc-Seau.
L'abbé, lui, est décrit comme ayant "l'air simple et sympathique de ces vénérables ecclésiastiques qui ne vivent que pour autrui". Le journaliste présente l'Oeuvre des Petits Mariniers qui naquit, il a une dizaine d'années, à Saint Quentin et son directeur. Arrivé depuis quelques jours à Tourcoing, l'abbé espère pouvoir y installer un poste et organiser, à l'aide de jeunes filles et de dames dévouées, des cours et des leçons de catéchisme. Il souhaite aussi créer un bureau de renseignements gratuits pour que les mariniers puissent trouver tout ce qui les intéresse dans leur vie économique, un endroit où on les aiderait à sortir des difficultés contentieuses qu'ils peuvent connaitre.
Au gré de ses voyages, l'abbé Platau aurait déjà touché quelques 3 000 bateaux.
Le 4 mai 1913, le Journal de Tourcoing nous apprend que l'abbé est à l'Exposition de Gand, en Belgique. Sa péniche est amarrée sur l'Escaut, pavoisée aux couleurs françaises et belges.
Une réunion a eu lieu à bord. Elle comptait l'association des Etudiants catholiques flammands "Le Lys et l'Escaut" et les étudiants de la faculté de droit à qui l'abbé Platau, directeur de l'Oeuvre interdiocésaine des Mariniers, explique le caractère de son Oeuvre au triple point de vue religieux, scolaire et social. Il insiste sur l'importance des secrétariats sociaux où les questions de droit et de contentieux fluvial ouvrent aux jeunes gens un vaste horizon. Pour clore la réunion, l'abbé a lu une lettre de sa Majesté, roi des Belges, qui exprime sa haute estime pour l'Oeuvre et formule des voeux de succès. Les étudiants décident de créer un grand mouvement en faveur de la batellerie dans toute la Belgique et prennent rendez-vous pour une autre réunion à bord de l'Etoile du Matin.
Une annotation rappelle que l'Oeuvre interdiocésaine des Mariniers est à "Souchy-Couchy, par Marquion" (Pas-de-Calais).
En 1914, une revue politique et parlementaire relève les noms de trois hommes qui se sont dévoués aux petits bateliers. Ces bienfaiteurs les ont réunis pour les évangéliser et leurs donner les premières notions d'enseignement. Il y avait l'abbé Sabourin à Douai, l'abbé Marquant à Dunkerque et l'abbé Platau à Essonnes puis à Paris...
Toujours en 1914, l'abbé Platau et son bateau sont dans le nord de la France. L'Etoile du Matin qui sert d'église flottante pour les villes ravagées dans le nord de la France, est détruite par des obus allemands. Un second bateau est acheté et rebaptisé de la devise du premier mais je ne développe pas davantage ce point qui le sera dans un prochain article consacré à l'Etoile du Matin.
En janvier 1915, un article repris dans plusieurs journaux cite le nom de l'abbé lors d'une manifestation de l'association de la fraternité franco-belge rassemblant 6 000 personnes en l'honneur du général Leman, héros de la bataille de Liège l'année précédente. L'abbé Platau est alors présenté comme "l'aumônier des mariniers belges".
En août de cette même année, le Petit Parisien évoque une autre oeuvre de notre abbé, lauréat de l'Académie française : "le Pain de nos prisonniers". Il s'agit d'une oeuvre qui envoie du pain de France aux habitants des camps de captivité.
Toujours en août 1915, Le Mois littéraire et pittoresque reprend les observations que Jacques Valdour a noté alors qu'il effectuait deux semaines et demie de voyage sur les canaux du centre avec des mariniers. Il évoque une situation lamentable au point de vue matériel et religieux. Il constate que rien n'est fait par les pouvoirs publiques pour améliorer la situation de ces pauvres malheureux qui ne sont pas électeurs. Il rappelle qu'en 1896, l'abbé Passenaud, curé de l'Île Saint Denis, fondait l'oeuvre préparatoire à la première communion des petits mariniers. Depuis, l'abbé Plateau l'a complétée par une chapelle volante qui parcourt les centres mariniers.
En février 1916, le bulletin de l'office d'informations des oeuvres de secours aux prisonniers de guerre cite l'Oeuvre du Pain de nos prisonniers dont le directeur est l'abbé Plateau, sis 58 quai des Orfèvres à Paris. L'article rappelle le prix des colis : 4 francs pour un colis de 3 kilos, 2 francs pour un demi colis.
L'abbé Plateau et l'oeuvre du pain des prisonniers sur une carte postale vendue sur Delcampe.fr |
En août de la même année, les journaux Le Gaulois et l'Echo d'Alger citent une autre oeuvre où l'abbé Plateau apparait comme directeur : la ligue de protection du prisonnier de guerre, sise 56 quai des Orfèvres à Paris. Dans cet article, qui annonce que les lettres des marraines aux prisonniers ont été supprimées, l'abbé Plateau déclare qu'il inscrira volontiers, mais brièvement, dans sa correspondance avec les camps, les communications que les bienfaitrices voudraient faire parvenir à leurs protégés. Il rappelle par ailleurs que l'interdiction de correspondance entre marraines et prisonniers ne s'étend pas aux envois de colis.
En novembre 1917, on retrouve une mention de notre abbé et de sa péniche "l'Etoile du Matin" dans le bulletin religieux de l'archidiocèse de Rouen (76). Elle est alors amarrée au quai de l'Ile Lacroix, à Rouen. Lors d'une visite du cardinal et d'un secrétaire général représentant le préfet, l'abbé leur explique le fonctionnement de son Oeuvre des Mariniers. Le cardinal souligne qu'en véritable apôtre, l'abbé fait oeuvre patriotique autant que chrétienne. Il a salué l'intéressé et son équipe, notamment M. de Seguin.
1918... Un article trouvé là encore dans un bulletin religieux breton m'a posé quelques problèmes. Il s'agit d'un article concernant des citations militaires de l'abbé Plateau, prêtre qui aurait servi en première ligne lors des combats de la première guerre mondiale en tant qu'infirmier et aumônier au 412ème d'infanterie. Des problèmes ? et oui, comment notre prêtre peut-il être à plusieurs endroits à la fois ? en fait, c'est un homonyme. Il s'agit d'un Henri Plateau, originaire de Saint Servan (35) alors que notre abbé est Octave Platau. Comme souvent le prénom du prêtre n'est pas précisé, cela peut induire en erreur et nous rencontrerons d'autres fois Henri car il est cité de temps à autre dans la presse.
En 1919, c'est avec beaucoup de chance que je mets la main sur des photographies de notre abbé car elles sont référencées au nom de "l'abbé Platan" ! Elles ont été prises par un photographe de l'agence Meurisse et illustreront des articles de journaux de l'époque :
(Bibliothèque nationale de France) |
(Bibliothèque nationale de France) |
A cette date, la légende précise que l'Etoile du Matin est amarrée prés du Pont des Saints Pères.
Le 21 juin 1919, c'est l'agence Roll qui prend un cliché de l'abbé dans sa péniche :
(Bibliothèque Nationale de France) |
(Agrandissement de la photo précédente) |
La légende de cette photo précise qu'il s'agit d'une école de réfugiés sur une péniche. L'abbé et l'Etoile du Matin ne sont pas nommés mais ils sont parfaitement reconnaissables tous les deux.
(Bibliothèque nationale de France) |
La légende de la photo précise que la péniche est amarrée pont des Saint Pères, port du Louvre.
(Bibliothèque nationale de France) |
(agrandissement de la photo précédente)
Là non plus, l'abbé n'est pas identifié dans la légende de la photo mais il n'y a aucun doute sur ce physique, c'est bien l'abbé Platau !
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(Bibliothèque nationale de France) |
Toujours en 1919, le 19 août, le bulletin municipal officiel de la ville de Paris évoque, sur proposition du préfet de la Seine, le remboursement des droits de navigation de l'abbé Plateau. Les frais s'élevaient à 76 francs pour "la navigation de familles des régions libérées" sur les canaux de St Denis et de St Martin à bord du bateau "Sidi Brahim" !!! Notre abbé est cité comme directeur de l'Oeuvre des Mariniers, située 46 quai des Orfèvres.
Mes recherches à propos du "Sidi Brahim" n'ont rien donné, je n'ai pas réussi à trouver d'information au sujet de ce bateau.
Le 4 novembre 1919, l'abbé fait l'objet d'un article dans le journal La Croix intitulé "Une église sur l'eau". On y apprend que l'évêque de Soissons lui a confié l'administration des paroisses de Tergnier, Fargniers, Vouël, Quessy, Liez et Mennessis, villes complètement dévastées et qui n'avaient plus d'églises. L'abbé a eu l'idée ingénieuse d'amener et d'utiliser au milieu des ruines sa chapelle nautique déjà approuvée par le Saint-Père pour le service de la batellerie. Un autel portatif a été remis à l'abbé par l'oeuvre de Notre Dame du Salut. Enfin, il est précisé que le bateau-chapelle est au Pont-de-Quessy à Tergnier.
En 1920, les archives du Vatican (là) nous montrent que l'abbé Platau est à Rome ! Dans les registres du Saint Siège Apostolique, une décision du 1er mai 1920 nous apprend que Ottavio Platau, du diocèse de Cambrai, est fait camérier d'honneur en habit violet par Sua Santità (sa Sainteté) Benoit XV !
Cette distinction lui permettra de se déplacer sur les canaux français, à travers les différents diocèses, afin de poursuivre son oeuvre.
En 1921, l'agence Meurisse publie de nouveau quelques clichés de l'abbé à bord de l'Etoile du Matin. Cette fois, elles sont référencées sous le nom de "Monseigneur O. Platan" !
(Bibliothèque nationale de France) |
Le 30 mai 1921, l'édition du jour du Petit Parisien annonce que la péniche de l'abbé Platau, l'Etoile du Matin, est amarrée depuis une dizaine de jours au quai des Orfèvres à Paris. L'article reprend la vie et l'oeuvre de notre abbé, des éléments que nous avons déjà lu par ailleurs. La veille, une grande messe solennelle avait été organisée à bord de la péniche avec l'aide de l'Harmonie des sauveteurs et ambulanciers civils de la ville de Paris. Le journal qualifie notre abbé "d'évêque des mariniers" et rappelle que le bureau de l'Oeuvre est installé 46 quai des Orfèvres.
Edouard Black, un journaliste du journal La Lanterne, raconte la visite qu'il a fait à l'abbé Platau, précisant qu'il célèbre la messe à bord tous les matins. Lorsque l'abbé dégrafe son manteau, le journaliste s'aperçoit qu'il porte l'habit violet des Monsignore et qu'il porte une coiffe à pompon bleu. L'abbé lui raconte alors qu'il a du aller à Rome pour obtenir du Pape une autorisation générale.
Le 3 novembre 1921, la presse annonce que l'oeuvre des Mariniers, sous la présidence de Mgr Platau, organise un pèlerinage à Rome du 16 au 26 novembre. L'article précise que par faveur spéciale du Saint-Père, les pèlerins seront logés à Sainte-Marthe du Vatican et qu'une audience pontificale leur sera accordée. Pour tous renseignements, il est demander de s'adresser à Mgr Platau, 46 quai des Orfèvres.
En novembre 1922, à la suite d'une crue brutale, l'Etoile du Matin coule et l'abbé Platau s'installe à bord de la Lutéce, un bateau touriste récemment acquis par l'Oeuvre des Mariniers. Un photographe de l'agence Rol l'immortalise :
Le 3 novembre 1921, la presse annonce que l'oeuvre des Mariniers, sous la présidence de Mgr Platau, organise un pèlerinage à Rome du 16 au 26 novembre. L'article précise que par faveur spéciale du Saint-Père, les pèlerins seront logés à Sainte-Marthe du Vatican et qu'une audience pontificale leur sera accordée. Pour tous renseignements, il est demander de s'adresser à Mgr Platau, 46 quai des Orfèvres.
En novembre 1922, à la suite d'une crue brutale, l'Etoile du Matin coule et l'abbé Platau s'installe à bord de la Lutéce, un bateau touriste récemment acquis par l'Oeuvre des Mariniers. Un photographe de l'agence Rol l'immortalise :
(Bibliothèque nationale de France) |
La Lutéce est amarrée prés du tribunal correctionnel à Paris 1er.
En 1923, après le renflouage de l'Etoile du Matin, c'est encore un photographe de l'agence Rol qui prend des clichés de notre abbé sur sa péniche. Elle est alors amarrée au pont National à Paris.
(Bibliothèque nationale de France) |
Abbé Plateau (Agrandissement de la photo précédente) |
En 1924, nous retrouvons notre abbé et sa péniche-église cités dans un discours du député César Bernard à propos de l'éducation pour tous les enfants. Elle est alors amarrée quai de la Monnaie à Paris. Un article dans l'Ouest-Eclair, en juillet 1924, nous apprend que l'abbé est à Rome et que son bateau, amarré quai des Orfèvres, est gardé par un certain Jean Ronner.
En 1928, il est cité dans un article du Figaro où il représentait le "modernisme du christianisme" avec son bateau-chapelle avant qu'un pasteur américain et son épouse ne le détrônent avec leur auto-chapelle !
Toujours en 1928 ? Oui 1928, ou à peu prés car il s'agit d'une carte postale ancienne trouvée sur www.ebay.fr. Elle a été écrite et rédigée à cette date. Elle représente notre abbé, lisant sur le pont de son bateau :
La légende à l'arrière de la carte précise qu'il s'agit du pont St Michel. Notons les nombreux bateaux amarrés visibles à gauche de la vue.
En janvier 1929, Le Vétéran, bulletin de la société nationale de retraites Les Vétérans des armées de terre et de mer reprend un article de l'abbé Platau publié dans l'Echo de Paris à propos de l'itinéraire suivi par Jeanne d'Arc depuis sa première démarche à Vaucouleurs.
Toujours en 1928 ? Oui 1928, ou à peu prés car il s'agit d'une carte postale ancienne trouvée sur www.ebay.fr. Elle a été écrite et rédigée à cette date. Elle représente notre abbé, lisant sur le pont de son bateau :
La légende à l'arrière de la carte précise qu'il s'agit du pont St Michel. Notons les nombreux bateaux amarrés visibles à gauche de la vue.
En janvier 1929, Le Vétéran, bulletin de la société nationale de retraites Les Vétérans des armées de terre et de mer reprend un article de l'abbé Platau publié dans l'Echo de Paris à propos de l'itinéraire suivi par Jeanne d'Arc depuis sa première démarche à Vaucouleurs.
En 1930, il est fait mention de notre abbé dans la revue publiée par la société des études historiques. Hélas, son nom est déformé : il est appelé Mgr Hatau ! mais il s'agit bien de lui puisqu'il est décrit comme étant "l'aumônier des mariniers à Saint-Quentin dans l'Aisne". D'après cette revue, il procédait à des recherches dans les archives du Vatican en octobre 1930 à propos du geôlier de Jeanne d'Arc.
En 1931, nous retrouvons quelques articles à propos de l'abbé Plateau mais il s'agit d'Henri Plateau de Saint Servant (35). Notre Octave Platau n'est cité qu'en juillet de cette même année dans la Revue des Lectures: une question était posée par un lecteur sur l'existence d'un journal catholique des Mariniers et le rédacteur de la revue répondait que la question avait été posée à Monseigneur Octave Platau, directeur de l'Oeuvre des Mariniers, bateau-chapelle, écluse de la Marne à Lille (59).
En 1931, nous retrouvons quelques articles à propos de l'abbé Plateau mais il s'agit d'Henri Plateau de Saint Servant (35). Notre Octave Platau n'est cité qu'en juillet de cette même année dans la Revue des Lectures: une question était posée par un lecteur sur l'existence d'un journal catholique des Mariniers et le rédacteur de la revue répondait que la question avait été posée à Monseigneur Octave Platau, directeur de l'Oeuvre des Mariniers, bateau-chapelle, écluse de la Marne à Lille (59).
En 1932, il est cité dans le Figaro du 8 février. Il s'agit de la liste de l'archidiaconé de Sainte Genevieve. Notre abbé apparait comme missionnaire diocésain à Saint-Sulpice.
Le 5 février 1933 et le 26 avril 1933, notre abbé s'oppose dans le Journal du Loiret à un certain Jacoby qui aurait remis en question ses notions de latin à propos d'un document concernant Jeanne d'Arc ! Notre abbé énonce une partie de son cursus : 12 ans de latin, bachelier en Sorbonne, ancien étudiant de Faculté, ancien professeur de rhétorique et ancien titulaire d'institution secondaire.
Grâce au site de généalogie de l'Aisne, cité au début de l'article, nous savons que l'abbé Octave Platau s'est retiré à l'âge de 72 ans. Par le biais d'un bulletin religieux du diocèse de Rouen datant de février 1937, il est précisé que l'abbé a pris sa retraite en juillet 1934 et qu'il s'est installé dans une partie du château fort en ruine, appelé maintenant manoir du Lys à Beaurevoir (02). Il a donc quitté la paroisse de Saint Sulpice pour cette petite ville de l'Aisne où il a effectué des fouilles entre 1934 et 1936 dans les vestiges d'une citadelle où avait été enfermée Jeanne d'Arc. Il y aurait découvert, en compagnie de Melle Gilliéron (la propriétaire), un pont-levis après avoir creuser à dix mètres de profondeur sur prés d'un hectare.
Ce bulletin religieux nous apprend également que l'abbé avait fait bénir un cierge qu'il a envoyé à Rouen en empruntant le chemin parcouru par Jeanne d'Arc...
Voilà, par la suite, il y a encore quelques articles à propos de l'abbé Plat(e)au mais ils concernent Henri Plateau, le prêtre breton et théologien.
Ce bulletin religieux nous apprend également que l'abbé avait fait bénir un cierge qu'il a envoyé à Rouen en empruntant le chemin parcouru par Jeanne d'Arc...
Voilà, par la suite, il y a encore quelques articles à propos de l'abbé Plat(e)au mais ils concernent Henri Plateau, le prêtre breton et théologien.
C'est le 25 août 1937 que notre abbé, Octave Platau, s'est éteint. Plusieurs articles de journaux annoncent son décès tout en rappelant brièvement qu'il était l'aumônier des mariniers et qu'il parcourait les canaux de France à bord de son bateau-chapelle.
Le 2 juillet 1939, un article dans le journal du Loiret rappelle brièvement le travail du regretté Monseigneur Platau à propos de Jeanne d'Arc.
En janvier 1958, toujours à propos de ses recherches sur Jeanne d'Arc, l'abbé Platau est cité dans un bulletin de la société archéologique et historique de l'Orléanais pour une hypothèse qu'il a formulée en 1933 à propos du lieu de décès de Isabelle Romée, la mère de cette dernière.
En janvier 1958, toujours à propos de ses recherches sur Jeanne d'Arc, l'abbé Platau est cité dans un bulletin de la société archéologique et historique de l'Orléanais pour une hypothèse qu'il a formulée en 1933 à propos du lieu de décès de Isabelle Romée, la mère de cette dernière.
En 1980, le nom de l'abbé est une nouvelle fois cité dans un document. Il s'agit du bulletin annuel de l'Association Connaissance de Jeanne d'Arc située à Chinon (37). Ce bulletin évoque le don à l'association de documentation par soeur Marie-Hélène de Caen (14). Parmi cette documentation figure un écrit de Mgr Platau "Isabelle Romée, mère de Jeanne d'Arc" (1933).
C'est la dernière fois que je relevais le nom de notre abbé. Les recherches pour trouver ses autres oeuvres sont restées vaines, en dehors d'une mention sur http://book.google.fr où figurent trois fascicules écrit par Mgr Platau :
- "L'itinéraire de la libératrice de la France", le fascicule n°1 de Domremy à Orléans comptant 20 pages écrites en 1929 ;
- le fascicule n°2 de Orléans à Reims, 32 pages écrites également en 1929 ;
- "Isabelle Romée, mère de Jeanne d'Arc", 80 pages écrites en 1933 ;
Ces 3 ouvrages ont été publiés aux éditions de Mlle M. Gillièron, sans autre précision mais nous savons maintenant qu'il s'agit de la propriétaire du manoir du Lys à Beaurevoir, celle qui avait autorisé l'abbé Platau à effectuer des fouilles sur ses terres.
Enfin, mes recherches sur les bateaux "Sidi Brahim" et le "Saint-Pierre" cités dans des articles déjà abordés n'ont rien donné. J'ai bien trouvé quelques documents sur le Saint-Pierre : des cartes postales anciennes en vente sur www.ebay.fr nous permettent de le découvrir :
A noter toutefois que la légende de la carte précise : le Bateau Chapelle "Saint-Pierre et Saint-Paul".
Je trouve une mention de ce bateau, Le Saint-Pierre sur l'excellent site du Projet Babel de Charles Berg. Il y précise qu'il s'agit d'un bateau, de type Mignole, utilisé comme bateau-chapelle entre 1920 et 1930 au profit des populations éprouvées par la "grande guerre" et mené par l'abbé Platau, aumônier-batelier.
Et enfin, il y a également une mention de ce bateau sur le site de l'Aumônerie nationale de la Batellerie qui précise que "soutenu par le Pape Benoit XV, l'abbé est promu Camérier et lance le Saint-Pierre".
A noter toutefois que la légende de la carte précise : le Bateau Chapelle "Saint-Pierre et Saint-Paul".
Je trouve une mention de ce bateau, Le Saint-Pierre sur l'excellent site du Projet Babel de Charles Berg. Il y précise qu'il s'agit d'un bateau, de type Mignole, utilisé comme bateau-chapelle entre 1920 et 1930 au profit des populations éprouvées par la "grande guerre" et mené par l'abbé Platau, aumônier-batelier.
Et enfin, il y a également une mention de ce bateau sur le site de l'Aumônerie nationale de la Batellerie qui précise que "soutenu par le Pape Benoit XV, l'abbé est promu Camérier et lance le Saint-Pierre".
Comme je le disais en début d'article, j'ai aussi trouvé quelques documents sur l'Etoile du Matin, ils feront l'objet d'un autre article dans ce blog.
Voilà ainsi résumés les quelques éléments que j'ai pu relever à propos de la vie et l'oeuvre de l'abbé Platau.
Puisse cet article rendre hommage à cet homme, à défaut de pouvoir lui donner la place qu'il mériterait dans la mémoire collective.
Remerciements à :
- à la Fluvialnet.com pour avoir mentionner mon article dans sa revue de presse, ici.
Mise à jour du 16/08/2016 :
Un hasard m'a permis de découvrir une nouvelle photo du Lutèce. Une chance car il n'est pas du tout référencé comme tel. La photo présente en effet la gare d'Orsay et un bateau-mouche. Et ce bateau, qui est effectivement un ancien bateau de transport des passagers, est le Lutéce !
Il s'agit d'un cliché daté de 1923, de l'agence de presse Rol, que j'ai trouvé sur le site de la bibliothèque nationale de France.
Des agrandissements nous permettent de lire distinctement la devise du bateau et on aperçoit même une banderole avec le nom de l'oeuvre des mariniers (direction générale) :
Puisse cet article rendre hommage à cet homme, à défaut de pouvoir lui donner la place qu'il mériterait dans la mémoire collective.
Remerciements à :
- à la Fluvialnet.com pour avoir mentionner mon article dans sa revue de presse, ici.
Mise à jour du 16/08/2016 :
Un hasard m'a permis de découvrir une nouvelle photo du Lutèce. Une chance car il n'est pas du tout référencé comme tel. La photo présente en effet la gare d'Orsay et un bateau-mouche. Et ce bateau, qui est effectivement un ancien bateau de transport des passagers, est le Lutéce !
Il s'agit d'un cliché daté de 1923, de l'agence de presse Rol, que j'ai trouvé sur le site de la bibliothèque nationale de France.
Des agrandissements nous permettent de lire distinctement la devise du bateau et on aperçoit même une banderole avec le nom de l'oeuvre des mariniers (direction générale) :
--------------------------- ANNEXES ------------------------
En 1876 :
Le 4 octobre 1905 :
Le 10 juillet 1909 :
Le 26 novembre 1909 :
Le 18 novembre 1909 :
Le 19 novembre 1909 :
Le 10 septembre 1910 :
Le 6 mars 1911 :
(Bibliothèque de Toulouse) |
Que mes félicitations et mes bonnes amitiés vous parviennent pour votre travail et vos recherches remarquables sur un grand oublié, l'abbé Platau et sur "l'Etoile du Matin". Qu'est devenue cette péniche-chapelle après avoir coulé et avoir été renflouée ? Grand merci de me répondre et de me donner la possibilité de vous citer dans une bibliographie.
RépondreSupprimerBonjour et merci pour vos appréciations :)
RépondreSupprimerUn article est en préparation à propos de l'histoire de "l'Etoile du Matin", hélas je me heurte à quelques difficultés documentaires pour le terminer, notamment parce que, comme vous, je ne sais pas encore ce qu'elle est devenue. J'ai bien trouvé quelques traces après qu'elle ait été renflouée mais sans plus, alors je continue à chercher !
Pour ce qui est d'une citation dans une bibliographie, pas de soucis.
Si vous le désirez, pour d'autres informations, vous pouvez me contacter à l'adresse : nb.dream.on(arobase)gmail.com