Vacances: 3ème jour (Le Loing, de Genevraye à Madeleine sur Loing en passant par Nemours)

Chaude nuit...

La journée d'hier a été chaude, la nuit également malgré les courants d'air que nous avons essayé de pratiquer à bord. La fraicheur ne s'est installée que tôt ce matin et une belle pellicule de rosée avait tapissée le paysage autour du bateau. Le narrowboat était également luisant d'humidité ! J'ai essuyé le toit de la timonerie avec un chiffon microfibre pour éviter que cela ne coule partout au moment de replier la toile.

Le réveil, ce matin, s'est effectué un peu avant 7h et c'est avec soulagement que nous avons constaté que le chat du bord était rentré de sa promenade nocturne. Le temps de déjeuner, d'une toilette et d'une visite du moteur, nous pouvions démarrer notre troisième journée de navigation. Nous nous enfonçons toujours plus loin dans le sud de la Seine et Marne en navigant sur le canal du Loing.

Départ... enfin presque !

Oui, presque car si nous avons bien démarré à 8h du PK38, nous sommes arrivés bien vite en vue de la première écluse, la n°14, celle des Bordes (avant le PK36). Il s'agit, normalement, d'une écluse automatique mais lorsque nous sommes arrivés, elle était encore fermée. 

Il nous a fallu nous amarrer jusqu'à 9h, heure à laquelle l'éclusière est arrivée et nous a ouvert l'écluse. Nous avons pu entrer dans celle-ci et en sortir à 9h15mn. Bon, visiblement, cela ne sert à rien de se lever trop tôt :-)

Nous nous sommes amarrés sur le petit ponton d'attente. Je ne sais pas à quoi pensent les ingénieurs en concevant leurs projets mais ces pontons sont ridiculement petits ! 

Enfin, sans doute une question d'économie. Par contre, mauvaise surprise: ce ponton est doté d'une poutre en bois pour protéger le flanc des bateaux mais elle n'est pas assez grosse et l'angle en acier qui dépasse pourrait endommager la coque... :(

Près du PK35, nous avons vu un bateau à passagers, un traine-couillons, démarrer juste au moment où l'on arrivait et s'éloigner à toute vitesse. Sur le moment, j'ai pensé que c'était pour arriver avant nous à la prochaine écluse, comme si nous allions lui prendre la place ! Surtout à la vitesse à laquelle on avance :-D

Fausse écluse ?

De fait, lorsque nous sommes effectivement arrivés à la prochaine écluse, il l'avait franchi depuis bien longtemps et pour cause: c'était l'écluse n°13, celle de Fromonville au PK33 et elle n'est plus en fonction. Ses portes sont grandes ouvertes et l'on passe en ralentissement simplement car l'endroit est plus étroit que le canal.

Une fois cette fausse écluse passée vers 10h10, le canal du Loing rejoint la rivière du même nom, juste au nord de Nemours (77), au PK32. 

Là, le canal s'élargit telle la Seine et nous retrouvons de grands ponts, notamment celui de l'autoroute A6, comme si nous étions encore autour de Paris. La rive gauche est occupée par plusieurs grands silos et usines, quelques bateaux sont d'ailleurs à quai en train de charger du grain, du blé.

Nemours

Doucement, nous approchons de Nemours et un peu avant la première écluse de la ville, un bateau de commerce de 38m, battant pavillon belge arrive derrière nous. Je ralentis un maximum pour le laisser prendre l'écluse devant nous. Cette écluse est la n°12, celle des Buttes, elle est quasiment à angle droit par rapport à l'axe du canal, quelle drôle d'idée...

Nous y arrivons vers 10h40 et nous patientons pendant que le professionnel belge entre dans l'écluse d'un beau virage, impressionnant ! 

Pendant qu'il écluse, nous patientons devant l'entrée. L'eau qui est sortie de l'écluse promène beaucoup notre bateau d'autant qu'un vent souffle de travers. J'ai un mal fou à conserver le bateau dans l'axe et il part tantôt à droite, tantôt à gauche si bien que je suis obligé de reculer assez loin pour pouvoir revenir dans le bon axe.

A 11h10, nous pouvons enfin entrer dans cette écluse automatique. Mon virage n'est pas aussi parfait que celui de mon prédécesseur, néanmoins j'en suis assez content d'autant plus que le narrowboat ne frotte pas d'un côté ou de l'autre en entrant dans le sas. 

A 11h20, nous en sommes sortis et nous repartons à petite vitesse dans cette partie du canal qui longe le centre de Nemours. 

L'endroit est plaisant, arboré, et quelques bateaux de plaisance sont amarrés sur la rive gauche. Plusieurs promeneurs sur le chemin de halage nous saluent, il y a également quelques pêcheurs. 

Quelques virages dans la ville me font avancer à une allure modérée tandis que le bateau de commerce belge n'est même plus en vue et que l'eau n'est déjà plus troublée par son passage. Ah! c'est un métier ! :-)

Des écluses pas si automatiques !

Nous avançons un peu plus vite après Nemours et à 12h, nous arrivons à l'écluse n°11, celle de Chaintréauville au PK27. 

Les feux ne sont pas allumés, ni vert, ni rouge. Nous amarrons le bateau et je vais voir. L'écluse est fermée pour la pause déjeuner de l'éclusier. Je reviens à bord et nous décidons de faire la même chose !

Juste avant 13h, l'éclusier est revenu et a repris son poste. Je suis allé le saluer et nous avons discuté quelques instants, il était très sympathique. 
A côté de l'écluse, je remarque un bâtiment ancien, il possède une entrée sur le côté marqué "buvette". Mais il doit dater car le numéro de téléphone à trois chiffres qui est inscrit, ne correspond plus vraiment aux normes actuelles ! :)

A 13h10, nous étions dans l'écluse et nous en sommes sortis à 13h25. Les cinq minutes supplémentaires sont dues à la fin de la conversation entre moi et l'éclusier. Nous parlions des changements qui vont avoir lieu avec l'automatisation des toutes les écluses du Loing. Il y aura moins d'éclusiers, ils fonctionneront sous un système d'intervenants lorsque que les bateaux auront des soucis avec les écluses. Du coup, les effectifs vont tomber de 30 à 20 mais il n'y aura pas de licenciement sec avec le jeu des départs et des replacements.

Sous une chaleur écrasante, nous reprenons la route, enfin le canal. Le paysage est moins beau par ici: les berges sont moins ombragées et il y a quelques grosses fabriques ou des silos sur la rive gauche.

Encore une panne d'écluse ?

Peu après, à 13h40, nous arrivons en vue de l'écluse n°10. Il s'agit de celle de Bagneaux-sur-Loing. Là, les feux sont au rouge. Nous nous approchons jusqu'au ponton d'attente, un coup de télécommande, le voyant orange clignote montrant que le système a pris en compte ma demande. Le sas se vide et un des feux passe au vert. Et puis, plus rien... Nous attendons un moment puis je décide de nous amarrer en position d'attente. 

Je remonte à pied jusqu'à l'écluse et je l'atteins au moment où un jeune éclusier arrive également. Il passe le système en mode manuel et m'ouvre les portes. Je n'ai plus qu'à retourner au bateau pour remettre le moteur en marche. Il est 14h. Mon matelot ôte les amarres et nous pouvons entrer dans l'écluse, d'où nous sortirons à 14h10 après quelques minutes de discussion également avec ce jeune éclusier sympathique. Il m'a fait remarquer la clarté de l'eau dans le sas et c'est vrai que l'on se croirait sur la côte tant l'eau est transparente malgré les remous de l'hélice du bateau, cela donne des envies de bain ! 

De l'ombre, de l'ombre !

Mais bon, pour le moment, nous reprenons la navigation. Il fait encore plus chaud, le soleil est brulant, presque douloureux. Il me tarde de trouver un petit coin à l'ombre pour nous y arrêter. 

Après un essai infructueux, la berge ne nous permettant pas de nous amarrer, nous faisons quelques kilomètres de plus et après le pont de Glandelles, nous trouvons une rive gauche arborée et pleine d'une ombre prometteuse. 

Nous sommes au PK22, non loin de la Madeleine-sur-loing et c'est là que nous stoppons. Il est 15h05. Le temps de nous amarrer en enfonçant trois pieux dans la berge, nous sommes rejoints par l'éclusier qui, en voiture, escorte un bateau suisse, le Kada, un Kormoran d'une douzaine de mètres, qui va s'installer juste devant nous. D'après l'éclusier, il n'y aura pas d'ombre plus loin, nous avons trouvé la bonne place.  C'est dingue d'être en pleine brousse et d'avoir des voisins ! :-D

"Un petit bain pour le chef! "

Le temps de déplier la timonerie et de ranger le bateau, je vais piquer une tête dans le canal. L'eau n'est pas très propre mais elle est presque fraiche, ce qui est un ravissement avec la chaleur qu'il fait. J'en profite pour rester dans l'eau, barboter et joindre l'utile à l'agréable en enlevant les restes d'un sac poubelle qui s'était enroulé autour de l'hélice du narrowboat et pour nettoyer le flanc du bateau avec une balayette.

Mon matelot préfère la douche du bord et aller ramasser quelques mures. 

Ensuite une petite douche pour ôter tous les résidus du canal et me savonner et il était grandement temps de se ressourcer et de se réhydrater avec une petite Guinness sortie du frigo... Waouh! ça apaise la soif du plaisancier ! 

Sieste !

16h arrive, il est encore temps de faire une petite sieste bien méritée sur le canapé, il fera moins chaud au réveil ! :-)

Moins chaud, c'est vite dit !

En fait, la température extérieure est encore de 28°C à 21h, alors forcément, cela ne rafraichit pas beaucoup mais bon, profitons-en car il parait que les prévisions météo pour demain sont bien moins bonnes.

Du coup, nous avons diné dehors, à côté du bateau, pendant que le chat du bord explorait les environs, n'hésitant pas à monter sur le bateau de nos voisins suisses ! 

J'ai été le chercher mais j'espère qu'il ne va pas s'endormir dans un coin de leur bateau et qu'ils ne vont pas partir avec demain matin ! Ah! la sale bête ! 

Le coin est agréable et cela ferait une bonne halte s'il n'y avait pas un petit inconvénient: il y a une ligne de chemin de fer qui passe à 30m derrière la ligne d'arbres qui nous donne de l'ombre ! Heureusement, il y a peu de trains en soirée ! :-)

En résumé: horamètre debnav: 6638,5

                                     finav   : 6644,7

Soit 6,2h moteur pour 16 kilomètres et 5 écluses

Au total: 20,2h moteur, 60km et 12 écluses