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mardi 22 juillet 2014

Vacances: 7ème jour (le canal de Briare de Montargis à Montbouy)



Finie la pause !


Après deux jours de relâche à Montargis, il était temps de reprendre notre route vers le grand sud !
Aussi hier, nous avions prévenu l'éclusière, Michelle, que nous partirions aux environs de 9h et que nous serions en vue de l'écluse n°32, La Tuilerie (PK48), une petite quarantaine de minutes plus tard. 

Le bouton rouge...


Après avoir fait le plein du réservoir d'eau, rangé la rallonge électrique et tout replié, j'ai démarré le moteur et là, un voyant inconnu s'est allumé ! Un rouge, forcément!

Après consultation de la documentation du bord, il s'avère que c'est l'alarme de chargement des batteries domestiques. Eh! oui, à bord, nous avons une batterie de service (démarrage moteur) et quatre batteries dites domestiques (vie à bord: lumières, prises, etc.) Visiblement, nos batteries domestiques ne se rechargeaient pas correctement. La question était donc de savoir pourquoi !

Il m'a fallut déplaquer le moteur pour voir les alternateurs et les branchements, les fusibles, vider une penderie pour avoir accès à l'Inverter (convertisseur) et faire quelques essais mais rien à faire, le voyant et le signal sonore étaient toujours là.

En désespoir de cause, je suis allé voir Pierre sur son Windhoek, histoire de lui demander conseil et mon matelot a été voir l'équipage d'un bateau britannique qui était un peu plus loin mais rien n'y a fait, personne n'avait d'idée. On tourne en rond entre un problème d'alternateur, de branchement, une panne du chargeur ou une mauvaise tension des courroies. Le capitaine anglais a toutefois constaté que lorsque l'on augmente le régime moteur, le voyant et l'alarme s'éteignent... comme si le débit des deux alternateurs n'était pas suffisant, bizarre.

Finalement, comme en navigation, nous sommes en régime moteur plus élevé qu'au ralenti, nous décidons de continuer ainsi notre route. Il y a une société de location de bateaux sur notre itinéraire, il y aura peut-être quelqu'un qui pourra résoudre ce problème.

On reprend la route


Le temps de larguer nos amarres et nous étions en route à 10h50 pour la première écluse, celle de la Tuilerie que nous avons atteint à 11h30. 




Non loin de l'écluse est stationné le bateau de Michelle, l'éclusière de Montargis, l'Occitana





Nous avons patienté quelques minutes devant cette écluse qui contenait déjà un bateau avalant. 

Un Berrichon !


Pendant cette attente, nous avons été rejoint par un bateau plutôt rare, une flûte berrichonne: Le Soleil




Je crois qu'il n'y en a plus qu'une dizaine. Il s'agit d'anciens bateaux de commerce, peu larges (2m60) et longs (27m). Il est un peu le narrowboat des canaux français :)

Son capitaine a voulu rentrer en premier dans l'écluse et m'a proposé de me mettre à côté de lui. Il y a sans aucun doute la place pour nos deux bateaux de front dans cette écluse mais après ma matinée d'inquiétudes à rechercher l'origine de ce voyant d'alarme, je n'avais pas envie de risquer de me prendre la porte de l'écluse ou d'endommager le Berrichon à cause d'une maladresse. 

Du coup, je l'ai laissé passer devant et nous nous sommes mis en position d'attente le long de la rive droite. 

Midi approchant, j'ai commencé à amarrer le narrowboat à ses piquets mais une fois le Soleil sorti en aval, l'éclusier m'a fait signe et m'a réouvert les portes, très sympa de sa part car ça allait rogner sa pause déjeuner. 

A 12h10, nous sommes sortis de cette écluse et nous avons décidé de faire une pause pour le déjeuner à la hauteur du PK47 car la prochaine écluse allait être fermée entre 12 et 13h. 

A 13h10, nous étions de nouveau en route après un déjeuner rapidement avalé car nous avons pris du retard ce matin et même si nous ne sommes pas pressés, je ne veux pas arriver trop tard à Montbouy (45) pour espérer avoir encore de la place.

Une tête déjà connue


A 13h20, nous étions devant l'écluse n°31 (PK46), celle de la Sablonnière. 




Nous y avons retrouvé l'éclusier sympa dont nous avions fait la connaissance à l'écluse de la Marolle à Montargis. D'ailleurs, il m'a appris qu'il n'est pas éclusier mais conducteur d'engin chez VNF et qu'il donne un coup de main l'été lorsque les effectifs sont au plus bas. 
Nous ne le retrouverons pas sur le chemin du retour car il part en vacances à son tour. 
A 13h30, nous les quittions lui et la dernière écluse manuelle de notre parcours d'aujourd'hui, les autres seront automatiques.

Côté paysage


Le paysage est toujours très joli, le canal est assez large et comporte quelques virages. 




Il est bordé d'arbres de différents types et l'on voit souvent le Loing, la rivière, qui serpente sur la rive droite.
Il y a peu de maisons sur les bords, quelques silos, quelques ponts. 








Beaucoup des maisons d'éclusiers ne semblent plus habitées. 




On dirait que le canal de Briare est un peu plus sauvage que le canal du Loing. On retrouve ici encore quelques canards et des hérons qui ne se laissent pas beaucoup approcher. Seuls les cygnes nous manquent un peu, nous n'en avons pas aperçu beaucoup depuis la Seine, si ce n'est à Montargis.


Côté météo, c'est le jour et la nuit avec les températures de ces derniers jours: le ciel est bas et couvert et il ne fait pas très chaud, si bien que j'ai remis un sweat à manche longue.


Souffre Douleur


La première écluse automatisée, la n°30, celle de Souffre Douleur, est atteinte à 13h55 et elle porte bien son nom ! En effet, je ne sais pas quel est l'ingénieur qui l'a conçue mais lorsque l'avant du bateau est amarré à la seule barre verticale près des portes aval, il est impossible d'atteindre la tirette automatique pour commencer la bassinée ! En plus, l'échelle est sur la rive droite alors que les barres pour s'amarrer sont sur la rive gauche !
En fait, nous avons été obligés de nous attacher à l'avant avec une longue amarre et de laisser filer la corde pour que le narrowboat recule suffisamment afin de me permettre, grâce à quelques acrobaties, de lever la tirette automatique ! ça a duré un moment !




Enfin, ça nous a paru long mais finalement, nous n'y sommes restés qu'une quinzaine de minutes. A la sortie, une Pénichette avalante attendait d'entrer dans le sas.  

Mais le plus difficile n'était pas là ! 


En effet, avec cette première écluse, nous entamons une série de quatre écluses automatisées, rapprochées les unes aux autres d'environ 4 à 500m. La seconde écluse, la n°29, appelée Moulin de Tours, n'avait même pas de dispositif pour s'amarrer: les bajoyers ont 3m72 de hauteur, les bolards ne sont pas accessibles et il n'y a rien sur les bajoyers si ce n'est une barre verticale à l'entrée aval de l'écluse. Infernal ! 

Un éclusier est arrivé tandis que la bassinée avait débuté. Il m'a pris une amarre pour m'aider mais il a laissé mon matelot sans aide à l'avant et elle a eu toutes les peines du monde à maintenir l'avant du bateau, ne disposant que d'une gaffe pour s'éloigner des bords de l'écluse.

Enfin, il s'est fait pardonner à l'écluse suivante puisqu'il est arrivé avant nous et qu'il nous attendait pour récupérer nos amarres. Ainsi, l'écluse n°28, dite Chesnoy, a été franchie à 14h35.

Peu après, nous entamions la dernière écluse de notre parcours du jour: la n° 27, celle de Montambert, où l'éclusier qui nous suit a sa maison. 




Il a attrapé nos amarres et a facilité notre stationnement dans le sas. Pendant que l'eau montait, nous avons un peu discuté. Il me racontait être intéressé par les narrowboats, il a failli en acheter un petit qui est resté longtemps stationné dans le secteur. Il nous a également proposé un petit chien à l'adoption, un genre de labrador noir mais comme je lui ai dit, ça m'étonnerait que le chat du bord apprécie !



Un long bief


A 14h50, nous en avions fini avec cette série d'écluses automatisées et nous voguions vers notre prochain stationnement situé au bout d'un bief de prés de 9 km. Plein de courbes, ce dernier tronçon était bien sympathique, ponctué par quelques ponts et passerelles.



Montbouy


La dernière ligne droite nous amène au village de Montbouy (45). Les emplacements du port étant occupés, nous nous sommes arrêtés un peu en aval, au PK35. 
L'endroit me semblait propice: la berge est nette, quelques arbres sympathiques et il y a un petit chemin qui monte au cimetière du village. 

Un peu plus loin, sur la rive gauche, l'église pointe son clocher noir d'ardoises, très jolie !




Il est 16h20 lorsque nous accostons. Je fixe les amarres aux pieux enfoncés à la masse dans la berge. D'ailleurs, le haut du manche de la masse s'est fendu et du coup, le fer a pris beaucoup de jeu. Il faudrait que je répare ça demain car je risque d'en avoir de nouveau besoin !



Le temps de reconditionner le bateau pour la nuit, le chat du bord était déjà dans l'herbe à renifler l'air et mon matelot était près d'une haie en train de ramasser des mures :)

Visite du village


Le village et l'écluse n'étant pas loin de nous, nous avons remonté à pied le chemin pour aller prévenir l'éclusier que nous ne passerons pas ce soir mais plutôt après-demain, puisque nous comptons visiter  demain de vieilles pierres romaines dans les environs. 








En attendant demain, nous avons déjà pris de l'avance en allant admirer l'extérieur de l'église de Montbouy, Notre Dame de St Blaise: "bâtie au XI siècle à l'initiative des frères hospitaliers de St Jean de Jérusalem, elle fut construite en plusieurs parties et le portail roman est la partie la plus ancienne". 






Il parait qu'il y a de très beaux vitraux à l'intérieur mais comme elle était fermée... C'est d'autant plus dommage qu'à côté du choeur, il reste la pierre tombale d'un Chevalier Hospitalier que nous ne verrons pas non plus. 
Les deux nefs sont gothiques de style flamboyant, la tour-clocher date du XII siècle et les fonds baptismaux de 1778.

Nous poursuivons notre visite de Montbouy: près de l'église, il y a une boulangerie où nous nous arrêterons un peu plus tard, ainsi qu'une épicerie non loin de là. Un tout petit peu plus haut, il y a un café-tabac. 




Une commanderie


Nous continuons notre chemin en prenant à gauche en direction de Nogent pour aller voir à quoi ressemble la commanderie de templiers dont il est fait mention sur plusieurs plans de la région. 

Hélas, ce bâtiment (propriété privée) a été tellement remanié et restauré qu'il n'y a plus grand chose d'intéressant si ce n'est le volume général. 





Nous prenons tout de même quelques photos du lieu quand nous apercevons quelqu'un derrière une des fenêtres du rez-de-chaussée. En m'approchant, je vois qu'il s'agit d'un petit vieux que je vais saluer. Après lui avoir dit que nous sommes venus voir sa commanderie, il m'explique tout fier la façon dont il a acquis, il y a plus de 30 ans, ces quelques pierres auxquelles il a redonné une forme. 
Originaire du Nord mais travaillant à l'époque à Malakoff (92)dans une grosse entreprise d'aéronautique, il est venu avec sa femme et son fils en vacances dans la région. Ils sont tombés amoureux des lieux, ont acheté cette ruine et ont passé de longues années à rebâtir le bâtiment qu'ils habitent depuis qu'ils sont à la retraite. 
A la question de savoir s'il a trouvé quelques choses rappelant l'époque des templiers, il nous confie qu'il n'a pas trouvé grand chose si ce n'est des "étendards" gravés dans certaines grosses poutres qu'il a poncé depuis :(

Ravis de la gentillesse du monsieur et de sa dame mais un peu déçus sur le plan historique, nous sommes redescendus vers le village où nous avons fait provision de pain frais et de laitage avant de retourner à notre bord, non sans prendre quelques photos des environs, de la faune et de la flore :)





Des marques laissées par les câbles halant les péniches au temps de la traction animale ou humaine



Le reste de la soirée s'est passé tranquillement, d'autant plus que là où nous sommes, nous n'avons aucun réseau: pas de réseau Orange, pas de Free, ni de Bouygues. Pas d'internet et même pas de téléphone :) 


En résumé: horamètre debnav: 6653,1
                                     finav   : 6658,7
Soit 5,6h moteur pour 17 kilomètres et 6 écluses
Au total depuis notre départ: 34,2h moteur, 105km et 31 écluses










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